A-mots-ouverts

Libresque

Mardi 5 juillet 2011 à 22:32

http://a-mots-ouverts.cowblog.fr/images/Neverletmego.gifTitre : Auprès de moi toujours
Titre original : Never let me go
Auteur : Kazuo Ishiguro
Traducteur : Anne Rabinovtich
Edition : Folio
Nombre de pages : 440

Ce roman a été adapté au cinéma par Mark Romanek en 2010.
Kathy est interprétée par Carrey Mulligan.
Ruth est interprétée par Keira Knightley.
Tommy est interprété par Andrew Garfield.
 
4ème de couverture : Kath, Ruth et Tommy ont été élevés à Hailsham dans les années quatre-vingt-dix ; une école idyllique dans la campagne anglaise, où les enfants étaient élevés dans l'idée que leur bien-être personnel était essentiel à la société. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là? Des années plus tard, Kath tente de trouver un sens à leur passé commun. Avec Ruth et Tommy, elle prend conscience que leur apparemment heureuse n'a cesser de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes.

Kazuo Ishiguro traite de sujets qui nous touchent de près : la perte de l'innocence, l'importance de la mémoire, la valeur que chacun accorde à autrui. Ce chef-d'oeuvre d'anticipation raconte une histoire d'humanité et d'amour dans l'Angleterre contemporaine. Il est appelé à devenir le classique de nos vies fragiles. 

Mon avis : Hailsham, une école en apparence idyllique. Mais au fur et à mesure que l'on tourne les pages, on comprend pourquoi tous ces enfants ont été réunis et élevés dans cet endroit. Ils ont été crée pour faire des dons d'organes. Ainsi, ils ne peuvent pas avoir d'enfants, et leur destin est déjà tout tracé. Devenir accompagnant, donneur, et leur courte vie sera terminée.  Sortis d'Hailsham, ils sont dispersés aux quatres coins du pays par petits groupes. Kath, Ruth et Tommy ne sont pas séparés, ils se retrouvent aux Cottages. C'est ici qu'ils commenceront à s'interroger sur le pourquoi de Hailsham et de tout le reste. C'est aussi ici que leurs chemins se sépareront. Kath deviendra accompagnante. Ruth et Tommy étant de piètres accompagnants, ils deviendront assez vite donneurs. Il se passera 7 ou 8 ans avant que leurs destins se croisent de nouveau. Là, ils se prendront leurs destins en pleine figure, et je dois dire que c'est vraiment très émouvant.
J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cet univers. Je n'y suis parvenue qu'à la fin. La fin m'a vraiment touchée, et j'ai trouvé ce passage particulièrement bien écrit.
J'ai trouvé le style de l'auteur assez particulier, mais aussi très beau.
Je pense que c'est un livre à lire. Il fait réfléchir sur pas mal de choses.
Il reste malgré tout très triste...

Extrait : "Il y a quelques jours je parlais à l'un de mes donneurs qui se plaignait que les souvenirs, même les plus précieux, s'estompent à une rapidité surprenante. Mais je ne suis pas d'accord avec ça. Les souvenirs auxquels je tiens le plus, je ne les vois jamais s'estomper. J'ai perdu Ruth, ensuite j'ai perdu Tommy, mais je ne perdrai pas mes souvenirs d'eux."

Le film: Bizarrement, le film m'a plus entrainée que le roman. J'ai plus ressenti la complicité qu'avait Kath, Ruth et Tommy entre eux. J'ai même versé quelques larmes à la fin!^^
Et les acteurs sont vraiment incroyables!
A voir!:)

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Mercredi 6 juillet 2011 à 14:20

http://a-mots-ouverts.cowblog.fr/images/ceuxquinoussauvent.jpgTitre : Ceux qui nous sauvent
Titre original : Those who save us
Auteur : Jenna Blum
Traductueur : Carole Delporte
Editeur : LGF
Nombre de pages : 603

4ème de couverture : Anna Schlemmer a toujours refusé d'évoquer sa vie en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Trudy, sa fille, n'avait que trois ans lorqu'un soldat américain les emmena avec lui dans le Minnesota, et n'a donc que peu de souvenirs de cette époque. Mais elle trouve, parmi les photos de famille, un cliché la montrant avec sa mère aux côtés d'un officier nazi.
Cet homme était-il l'amant d'Anna?
Est-il son père biologique?
Devenue professeur d'histoire allemande, Trudy veut connaître la vérité et, dans le cadre des ses travaux universitaires, elle recueille les témoignages d'Allemands de Minneapolis qui ont vécu la guerre, tentant ainsi désespérément de faire la lumière sur le passé de sa mère...
Entre l'Amérique d'aujourd'hui et l'Allemangne nazie, un boulversant premier roman sur la culpabilité et la responsabilité individuelle face à l'histoire.

Mon avis : On suit la vie d'Anna, une jeune allemande vivant avec son père ( qui croit en l'idéologie nazie ) à Weimar pendant la Seconde Guerre mondiale, et la vie de Trudy, sa fille, qui presque 50 ans après la guerre, tente désespérément de connaître la vérité sur son père biologique, et sur la vie de sa mère à cette époque. Mais Anna, reste encore hermétiquement fermée. Ainsi, c'est grâce à ses travaux universitaires, et aux témoignages d'allemands ayant vécu la guerre que Trudy trouvera les réponses à ses questions.
1939- Anna rencontre un homme. Le seul homme qu'elle aimera jamais. Mais la guerre les sépare. Et lorsque que son père apprant la liaison de sa fille avec cette homme, il la chasse de la maison.
Anna est alors recueillie par Mathilde, une boulangère.
Là, elle donnera naissance à sa fille, Trudy. Après la disparition de Mathilde, c'est seule qu'elle devra élever Trudy. Pour offrir une vie meilleure à sa fille, elle devient l'amante d'un officier nazi, qui l'humilie, jusqu'à ce qu'elle ait honte d'elle même. Mais elle continue, malgrès tout, pour le bien de sa fille.
La guerre terminée, elle épouse un soldat américain, qui les emmène, elle et Trudy vivre en Amérique.
Anna essaiera de se reconstruire, et d'aimer de nouveau. Chose qu'elle sera incapable de faire. L'Obersturmfuhrer la hantant encore.

J'ai pu voir à quel point une guerre peut changer une personne. Au point où elle ne sera plus jamais comme avant.
J'ai aussi découvert cette guerre sous un angle différent. Je n'avais jamais pensé à la vie des Allemands, et encore moins des femmes Allemandes durant la guerre auparavant.
Ce roman m'a boulversé, empêché de dormir, et m'a fait pleurer.
A lire absolument!


Extrait :
"Elles marchent, Anna et Trudy, Anna tenant fermemant la fillette par la main. Elles marchent le long des rues de Weimar, en compagnie des autres Weimariens, tous ceux qui n'ont pas fui dans la panique qui a précédé l'heure zéro. Ils marchent tant bien que mal, hagards, l'estomac vide, mal chaussés ou en simples chaussettes. Mais les Américains qui les entourent, arme au poing, les incitent à avancer, tout comme leurs comparses aux visages de marbre dans le camien qui cahote à côté de la colonne. Le rassemblement s'est opéré tôt le matin, avec une fouille en régle des caves et des greniers. Arrachés à leur petit déjeuner, leur lit ou leur salle de bains, les Weimariens ont été poussés dehors ; traînés par les cheuveux ou à coups de crosse en réponse à leurs protestations. Aussi marchent-elles, Anna et Trudy, parmi les autres femmes, les enfants et les vieillards qui n'ont pas été tués ou déportés. [...] Deux soldats poussent les lourdes portes du camp, puis prennent position chacun d'un côté. Un autre Américain, un homme bien bâti dont l'uniforme est décoré d'un damier de petites barres, s'avance sous la voûte de fer. Avec un regard furieux à la foule apeurée, il débite un petit discours. Il fait un geste en direction du crématorium dont la cheminée est à peine visible à travers les branchages. Tout en essayant de traduire ses paroles, Anna a le sentiment d'être déjà venue à cet endroit. En un sens, c'est la vérité. Ella a souvent imaginé le camp d'après les descriptions de l'Obersturmfuhrer. Ses patrouilles en compagnie de son adjudant et de ses chiens. La course des détenus qui se jettent dans la forêt ardente. Une odeur familière se coule dans le brouillard. Des effluves graisseux écoeurants - ceux du lard grillé sur un feu de camp. L'officier américain conclut son annonce, la bouche tordue de dégoût. Anna s'attend presque à le voir cracher. Mais il se contente de mimer un geste tranchant de la main et les soldats poussent les Weimariens vers les grilles. [...] Un soldat attrape la femme qui est en tête et la tire dans le camp. Elle enfonce ses talons dans la boue, elle s'accroche aux barreaux de la grille, agitant la tête en tous sens. Puis elle repère Anna, qui se rend alors compte qu'il s'agit de Frau Hochmeier.
- Attendez! crie cette dernière
De sa main libre, elle agrippe le bras du soldat.
- Attendez! Regardez! Elle, là-bas, regardez!
Surpris, le soldat se tourne vers Anna.
Les personnes les plus proches de la grille, pressentant la possibilité d'une diversion, font silence, et Frau Hochmeier profite de l'accalmie.
- Pourquoi nous emprisonner? vocifère-t-elle. Nous n'avons rien fait de mal. Nous avons simplement fait ce qu'on nous a dit, en bons citoyens. Ce sont les criminels comme elle qui devraient être enfermés! Comme cette femme là-bas! C'est la putain d'un SS!
Frau Hochmeier désigne Anna du doigt.
- Pendant que nous autres on souffrait pour nourrir nos enfants, elle couchait avec un officier SS. Je l'ai vue. Nous l'avons tous vu!
- C'est la vérité! C'est vrai! braille Frau Buchholtz. Je l'ai vu de mes propres yeux. Enfermez-la dans le camp, elle et celles de son espèce, et laissez-nous tranquilles.
Une clameur s'élève :
- Putain! Putain!
Le soldat semble perplexe. Frau Hochmeier pose un doigt sur sa lèvre inférieure pour imiter la moustache du Furhrer et fait le pas de l'oie. Puis elle montre de nouveau Anna et roule les hanches d'avant en arrière.
- La gamine qu'elle porte, c'est la bâtarde d'un officier SS!
Quelqu'un dans la foule laisse échapper un rire hystérique. Une motte de boue atteint Anna au bras. L'homme handicapé, qui s'est relevé, s'éloigne rapidement sur sa béquille.
Immobile, Anna presse le visage de sa fille contre son sein. Elle pourrait attaquer Frau Hochmeier, répliquer sur le même ton. Elle aussi a agi pour le bien de son enfant. Mais elle est paralysée par la certitude que protester ne lui apportera rien de bon. Elle s'est simplement éveillée d'un cauchemar pour replonger dans un autre."

Lundi 1er août 2011 à 14:03

Un petit sommaire de mes lectures de cette année... :)


Les jardins de lumières ; Amin Maalouf
~
Quatre filles et un jean, le troisième été ; Ann Brashares
~
Black Butler t.1.2.3 ; Yana Tubusu
~
L'été du secret ; Michèle Grazier
~
Lettres d'une adolescente à un écrivain ; José Féron Romano & Géraldine Gourdain
~
La musique du hasard ; Paul Auster
~
La femme de hasard ; Jonathan Coe
~
Lottie Biggs n'est presque pas désespérée ; Hayley Long
~
Testament à l'anglaise ; Jonathan Coe
~
Le cercle des huit ; Daniel Handler
~
Secrets de famille ; Louisa May Alcott
~
Les étranges talents de Flavia de Luce ; Alan Bradley
~
Amore 14 ; Frederico Moccia
~
L'ombre du vent ; Carlos Ruiz Zafon
~
Maus l'intégral ; Art Spiegelman
~
Si c'est un homme ; Primo Levi
~
L'origine de la violence ; Fabrice Humbert
~
God save la France ; Stephen Clarke
~
Nous étions les Mulvaney ; Joyce Carol Oates
~
Le journal d'Aurélie Laflamme t.1 ; India Desjardin
~
Paso Doble ; Guiseppe Culicchia
~
Elle s'appelait Sarah ; Tatiana de Rosnay
~
Persepolis t.1.2.3 ; Marjane Satrapi
~
Ceux qui nous sauvent ; Jenna Blum
~
Auprès de moi toujours ; Kazuo Ishiguro
~
38 mini westerns (avec des fantômes) ; Mathias Malzieu
~
L'attrape-coeurs ; J.D Salinger
~
La reine des mots ; Armand Cabasson
~
Marina ; Carlos Ruiz Zafon
~
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates ; Mary Ann Shaffer & Annie Barrows
~
L'âge de raison ; Helen Fielding
~
La Belle aux oranges ; Jostein Gaarder
~
Histoire de l'oubli ; Stefan Merrill Block
~
La mémoire des murs ; Tatiana de Rosnay
~
Les nains de la mort ; Jonathan Coe
~
Les coloriés ; Alexandre Jardin
~
Le journal d'Aurélie Laflamme, T.2 ; India Desjardin
~
Beatles ; Lars Saabye Christensen


Mardi 20 décembre 2011 à 18:59


http://a-mots-ouverts.cowblog.fr/images/264836734small.jpg

Titre: Le portrait de Dorian Gray

Titre original: The Picture of Dorian Gray
Auteur: Oscar Wilde
Traducteur: Jean Gattegno
Editeur: Gallimard-Jeunesse Folio Gallimard
Nombre de pages: 270
 

4ème de couverture: Le peintre Basil Hallward vient d'achever son meilleur tableau.
     Invité à se contempler, Dorian Gray, son modèle, fait alors un vœu insensé : que le portrait vieillisse à sa place et que lui conserve éternellement sa jeunesse et sa beauté. Quelles ne sont pas sa stupeur et son effroi quand son vœu se réalise ! Le tableau devient alors le miroir de son âme...

Mon avis: Un très beau livre, où le portrait de Dorian Gray change en fonction de ses actes. Au début le visage est pure, beau. Mais petit à petit, il voit un visage qui vieillit, qui se déforme, qui fait ressortir le vice qui est en lui... Son portrait lui montre son vrai visage intérieur, ce qui deviendra insupportable pour lui, il le rendra fou de colère.
Puis à la fin, il y aura une chute, à laquelle on ne s'attendra pas du tout!
Même si certains penseront que ce livre parle de choses futiles/légères, ce n'est pas le cas. Car l'auteur parle en fait de choses très profondes et intéressantes, tels que: qu'es-ce la beauté/la tentation/le Bien et le Mal?
J'ai adoré ce livre (je l'ai même dévoré) car dans son style d'écriture, Oscar Wilde glisse des citations, des mots réfléchis...
C'est uns des livres que j'ai le plus aimé dans tous ceux que j'ai lus. Ce n'est pas pour rien que c'est un chef-d'oeuvre!
Je le conseille au lecteur confirmés.

 

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